« Au début, j’ai beaucoup pleuré ». Aimé se livre sur les débuts de Monsieur Saucisse !
Pour nous suivre avec assiduité depuis nos débuts, vous savez qu’ici, dans les colonnes de notre Blog-Dog, nous avons pour habitude de nous saisir de questionnements existentiels et fondamentaux. Le cœur léger et le ventre rempli (d’un hot dog, forcément), nous nous emparons de sujets scientifiques, nous résolvons des crises géopolitiques et nous mettons fin à des errances de classification mondiale. Le tout, avant même le petit déjeuner.
Mais parfois, nous savons aussi poser les armes et nous montrer tels que nous sommes. Ce n’est pas toujours beau à voir, mais derrière Monsieur Saucisse, des hommes et des femmes œuvrent pour évangéliser la planète : le hot-dog, s’il est considéré avec tout l’amour qui lui est dû, est un produit d’exception.
Il y a peu, nous vous avions présenté un apôtre, Valentin, héritier d’une dynastie des amoureux du trait de sauce. On ne choisit pas toujours ses combats.
C’était ensuite au tour d’Antoine, d’ouvrir son petit cœur tout mou aux lecteurs, avant qu’Alena nous expose la façon russe de manger des hot-dogs.
Naturellement, il fallait qu’Aimé passe par la moulinette des questions du Blog-dog.
Est-ce qu’il a peur du noir ? Quelle est sa couleur préférée ? Comment s’appelait sa première petite copine ?
Toutes ces questions nous ne les avons pas posées. En revanche, vous y découvrirez comment il a rencontré Antoine, ou encore ce qui l’a amené jusqu’au hot-dog.
- Il était une fois, Aimé …
Parcours classique : école de commerce, expériences entrepreneuriales et commerciales. Un parcours pro débuté dans le marketing avant de m’orienter plus vers un aspect commercial. Et puis la rencontre, le début de l’aventure et des tonnes de saucisses.
- Rapide et efficace. Tu peux nous raconter les débuts de l’histoire d’amour avec Antoine ?
Au commencement, il y a eu une rencontre : Aimé et Antoine, rapprochés par des amis communs, à une époque où l’envie de créer une entreprise était très forte.
- Peu importe laquelle, vous vouliez juste une entreprise ?
C’est pas totalement vrai mais ce n’est pas totalement faux. J’étais dans une agence depuis 2 ans, j’avais l’impression d’avoir fait un peu le tour et je sentais le besoin de faire quelque chose de concret.
- La fameuse quête de sens …
Ca manque cruellement d’originalité j’en conviens. Certes il y avait cette envie de produire quelque chose de concret, et il n’y a rien de plus concret qu’une saucisse et du pain, mais il y avait surtout l’envie de créer de la valeur ajoutée, trouver des clients, grandir et embaucher pour structurer le tout.
Cette envie se nourrissait également d’un besoin d’être lancé sans filet, de ne plus se cacher derrière une hiérarchie et de prouver notre valeur en étant nous-même maitre du navire, qui n’était alors qu’une petite barque.
- Le hot-dog, une évidence ?
Cette envie a croisé un constat : après avoir fait le tour des hot-dogs de Paris, il était évident que le marché n’était pas au niveau de la tradition culinaire française et de son amour des bons produits. Pour autant, le marché français ne nous semblait pas assez mature pour se déplacer au restaurant manger des hot dogs, aussi bons soient-ils.
Des bons hot-dogs, fait sur place. Voilà comment Monsieur Saucisse est devenu une évidence.
- Monsieur Saucisse en trois mots
Convivialité, culot et qualité.
- Un bon hot dog pour toi, qu’est-ce que c’est ?
Je suis l’incarnation du « back to basics ». Je ne devrai pas dire ça parce que c’est faire des infidélités à nos savoureux Dandy, Bobo et Fêtard, mais lorsque je me fais un hot-dog c’est pain, saucisse, moutarde. Et c’est tout.
- Oh le mécréant …
Oui je sais. Mais il ne faut pas m’en vouloir, je suis un gars simple …
- Le même genre de gars qui commande une Margarita à la pizzeria ?
T’as la gueule du mec qui commande une hawaïenne donc reste tranquille.
- Ok … On va passer à la question suivante si tu veux bien. Chez Monsieur Saucisse, quelles sont tes missions ?
Administrer l’entreprise et conduire le développement commercial là ou Antoine… En gros Antoine est responsable de la partie amont et moi de la partie aval.
- ……..
Allez, fais la ta blague.
- Je ne vois pas de quoi tu parles ! J’imagine que dans une petite structure tu as quand même les mains proches de l’opérationnel assez régulièrement …
Inévitablement. Je saurais incapable de dire combien de kilos d’oignons j’ai découpé, combien de camion j’ai chargé puis déchargé ou combien de hot-dogs j’ai préparé. Pour donner une idée, les premiers temps, avant que tout le monde s’arrache notre présence, se déchire pour avoir l’opportunité de gouter une de nos créations culinaires, nous épluchions environ 40 kilos d’oignons par semaine.
- Tu as dû verser quelques litres de larmes …
J’ai beaucoup pleuré les premiers temps oui !
- Votre première cuisine, où était-elle ?
C’était une cuisine partagée, spécialement conçue pour les gens comme nous par « Les Camionneuses ». C’est un super concept pour les foodtrucks et porteurs de projet de street food, et c’est un peu grâce à elles que nous avons pu nous lancer dans de bonnes conditions et définir nos premières recettes !
- Le concept c’est que tu partages une cuisine professionnelle, c’est ça ?
Qu’est-ce tu n’as pas compris dans cuisine partagée ?
- C’est là-bas qu’à véritablement débuté l’aventure Monsieur Saucisse ?
C’est chez les Camionneuses que nous avons compris plein de choses : l’accent à mettre sur la qualité des produits, le nécessaire besoin de structuration pour grandir ou encore la route à parcourir pour répondre présent sur de grosses prestations événementielles.
- Ton meilleur souvenir chez Monsieur Saucisse.
C’est pas une question ça.
- Quel est ton meilleur souvenir chez Monsieur Saucisse ?
Mieux ! Je cherche, je cherche …
Nos meilleurs souvenirs sont très liés à nos plus gros services. Ce sont des moments de vérités où l’on se dépasse, où l’on se rend compte que, si c’est possible de réaliser autant de hot-dogs en quelques heures, et de régaler les gourmands !
Du coup mon meilleur souvenir je pense que c’était à l’occasion d’une FIAC (Foire Internationale d’art contemporain), où nous devions préparer 250 à 300 hot-dogs par jour pendant 5 jours ! Aujourd’hui ça parait un peu dérisoire mais c’était une vraie performance pour nous à l’époque. Je me souviens qu’on avait fini la dernière journée à la baguette de boulanger, car nous n’avions plus de pain hot-dogs, mais les gens continuaient à venir sur le stand.
C’était incroyable !
Et puis c’était une confirmation : le concept plaisait, les produits aussi. Tous les voyants étaient au vert alors que nous étions dans notre première année d’activité.
- Ok pour le souvenir pro. Ton meilleur souvenir de « l’aventure » Monsieur Saucisse ce serait quoi ?
La fois où nous avons essayé de faire nous-même nos propres saucisses. C’était dans la charcuterie de Franck, rue du Faubourg Saint Antoine. Coucou Franck si tu nous lis !
De 4h à 7h du matin nous avions les mains dans la bidoche …
- Tu viens de perdre ta clientèle vegan …
De la bidoche de Tofu, bien sûr ! C’est ce genre d’expériences, de rencontres qui nous ont toujours confortés dans nos choix de vie.
- Fourrer de la saucisse à l’arrière d’une boutique ?
Entre autre oui …
- On n’est pas là pour juger.