Dieu, les allemands et le hot-dog

Au premier jour, Dieu créa la lumière. Vous connaissez la chanson ? Forcément. Cette douce mélodie où l’on apprend que le mec a charbonné toute la semaine pour créer le ciel, la végétation, les animaux, l’homme, la femme, le soleil, les étoiles et les mycoses.

 

Et le dimanche, vous devez aussi savoir du coup … Il se reposa, satisfait de son travail. Oui, mais ce que vous ne savez pas, c’est qu’il posa un cul dans l’herbe en regardant Adam et Eve tentant vainement de décoller la feuille de vigne qui leur grattait l’entrejambe, et … il mangea un hot-dog ! Et ouai les gars, si on voulait être un peu précis, ce n’est pas un hostie qu’on donnerait à la messe mais bien un magnifique bobo du canal.

 

Mais soit, entre deux événements, le délai est un peu court pour réecrire la bible alors on va passer outre. En revanche, pour remettre l’église au milieu du village, comme on dit dans le sud-ouest quand Michel colle un plaquage cathédrale à Dédé, nous vous avons prévu un petit récap’ de l’histoire du hot dog.

 

Ça a le mérite d’être assez raccord avec les grandes théories que l’on a pu fomenter sur le sacro-saint chien chaud jusqu’ici :

¬ Le hot-dog skiing déjà pour commencer, c’était du lourd

¬ La place du hot-dog dans la généalogie des panicus maninum sandwichae, vulgairement dit Sandwich

¬ Le bon hot-dog en fonction de son signe astrologique, car il est important de comprendre les astres lorsqu’ils nous parlent de hot-dogs

¬ La différence entre le bon et le mauvais hot-dog : le mauvais hot-dog, il a un bout de pain dur et une saucisse sans gout. Le bon hot-dog, bon bah c’est autre chose.

 

Nous voila donc à la genèse du hot-dog. On vous arrête tout de suite, il est né bien avant l’obésité en Amérique. Et ouais, 1500 ans avant JC (le fils du mec qui, selon nous, s’est tapé un hot-dog le premier dimanche de l’histoire), les babyloniens s’envoyaient des saucisses, postiches en toges. Comment on le sait ? Parce qu’Homère en parle. Pas le père de Bart, l’autre.

 

Alors oui, l’hirondelle ne fait pas le printemps, la saucisse ne fait pas le hot-dog. Nous sommes d’accord. Mais tu conviendras qu’il faut quand même qu’on ait inventé la saucisse, sinon l’affaire est mal barée.

 

Au Moyen-Age, en Europe, tout le monde se la kiffe à la saucisse. Dans le nord on la préfère fraiche à cuire, dans le sud on la préfère sèche. C’est moins une affaire de gout qu’une affaire de conservation, m’enfin, ça reste de la saucisse.

 

On se dit qu’il manque plus qu’à inventer le pain et on ne sera pas loin de tenir quelque chose. Alors, nous n’allons pas nous énerver parce qu’on déjà expliqué ici (article sur n’est pas hot dog qui veut) qu’un hot-dog c’est un peu plus compliqué que ça, mais effectivement, on est pas loin d’avoir un truc.

 

Ce sont les allemands qui peaufinent la technique de la bonne vieille wurst, avant d’avoir la bonne idée d’immigrer au XIXème siècle en Amérique.

 

A ce moment de l’histoire, on se rend compte que nous, Européens, sommes passés à côté de l’essentiel. Pourtant tout était là : la saucisse, le pain … Et bien non, c’est un vendeur de saucisse new-yorkais qui aura l’idée.

Et encore, il n’a pas fait exprès. Le gars, consciencieux et soucieux du confort de ses clients, distribuait à chacun une petite paire de gants pour ne pas se brûler ou se salir les doigts lors de la dégustation de la saucisse. Pas obligé d’avoir de grosses taches d’huile sur la chemise lorsqu’on mange de la saucisse.

 

Sauf qu’un jour, le drame : plus de gant. Il demande alors au boulanger voisin de lui préparer des petits pains pour y fourrer la saucisse. Bim, le hot-dog est né.

 

Bon ça c’est pour la version numéro 1. Une autre histoire raconte qu’en 1904 Anton Feuchtwanger, un espagnol (nan bien sûr qu’avec un blaze comme ça c’était un allemand), a eu l’idée de présenter ses saucisses dans un morceau de pain pour les transporter d’un bout à l’autre d’une exposition à laquelle il était présent. Malin aussi, et plus digeste que les gants.

 

Bref, on ne sait pas bien qui est le premier à l’avoir fait, mais une chose est sûr, à la base, le pain, c’était surtout pour ne pas se brûler !

 

Oui mais alors … comment se fait-ce … qu’on appelle cela un hot-dog !? Une blague allemande. Dans leurs valises, la nationalmannshaft n’a pas amené que des saucisses mais également des teckels. Ce petit chien qui ressemble étrangement à une … saucisse ! Bingo. On voit le truc se profiler à l’horizon.

 

On récapitule :

¬ Saucisse -> allemand

¬ Teckel -> allemand

¬ Des saucisses vendues dans la rue à l’origine un peu douteuse -> des teckels à côté -> une idée de génie

Le pain, le nom, la saucisse, tout s’aligne et dans les rues à la fin du XIX ème les premiers vendeurs s’époumonent à grand coup de « saucisse de chien », hot dog en anglais, perro calienteen espagnol, Re Gouen chinois, Roteuxen québecquois … Bref, le hot-dog est né.

 

En revanche, il faudra attendre plus d’un siècle pour que deux jeunes français lui retire l’étiquette de junkfood qui lui colle à la peau, pour en faire un produit phare de tous les événements à la mode : Monsieur Saucisse venait de réinventer le hot-dog.